Chez une femme saine, l’endomètre s’épaissit au cours de chaque cycle menstruel, se sépare ensuite et est évacué sous forme de règles (menstruations) si la fécondation n’a pas lieu. Une endométriose se développe lorsque des cellules de cette muqueuse remontent dans les trompes de Fallope*Les trompes de Fallope font partie de l’appareil reproducteur féminin. Ces deux conduits symétriques relient chaque ovaire à l’utérus. pour se loger dans l’appareil génital, les ovaires, l’estomac, le système urinaire ou la membrane cellulaire qui recouvre l’abdomen (péritoine). Il existe donc plusieurs localisations possibles d’endométriose.
Ces cellules d’endomètre peuvent provoquer des inflammations, des adhérences, des kystes*Excroissance qui se forme à la surface d’un organe ou d’un tissu et qui est remplie d’un liquide ou d’une substance semi-solide. En général non cancéreux un kyste peut toutefois perturber le fonctionnement d’un organe et générer des douleurs. ovariens ou d’autres lésions. Dans les tissus où elles s’installent, elles forment ce qu’on appelle des foyers d’endométriose qui se comportent comme la muqueuse utérine normale, c’est-à-dire qu’ils saignent de manière cyclique.
Symptômes de l’endométriose
La maladie se traduit essentiellement par des douleurs diffuses et/ou des crampes au niveau du bas-ventre, comme durant les règles, avec parfois une sensation de pesanteur. Au début, les symptômes de l’endométriose se manifestent surtout pendant les règles, au moment de l’ovulation, durant les rapports sexuels (dyspareunie*Problème caractérisé par des douleurs lors des rapports sexuels. Ces douleurs peuvent survenir avant, pendant ou après l’acte sexuel.), au moment d’uriner ou d’aller à la selle, ou encore lors de l’insertion d’un tampon.
Puis, lorsque la maladie a provoqué des lésions, les symptômes peuvent survenir à n’importe quel stade du cycle menstruel. On observe parfois aussi un manque d’énergie, une morosité, une fatigue qui s’installe et des fluctuations de l’humeur.
L’intensité des douleurs augmente en général avec la progression de la maladie. Celles-ci sont présentes chez 50 à 91 % des femmes concernées, ce qui signifie que dans un bon nombre de cas, on n’observe quasiment pas de symptômes. Pour cette raison, le diagnostic de l’endométriose est souvent posé après plusieurs années. En outre, il n’existe pas de lien proportionnel entre le degré d’évolution de la maladie et la sévérité des symptômes : certaines femmes ressentent d’intenses douleurs malgré une maladie peu avancée, tandis que d’autres ne souffrent pas malgré la présence de plusieurs foyers d’endométriose.
Causes de l’endométriose
De manière simple, on peut dire que l’endométriose est due à une localisation erronée de la muqueuse utérine, l'endomètre. Au lieu de s’écouler normalement vers l’extérieur sous forme de règles, une partie cette muqueuse migre dans la cavité abdominale via les trompes de Fallope. Ce phénomène demeure toutefois assez mal expliqué et la maladie semble être d’origine multifactorielle.
Facteurs de risque
Potentiellement, l’endométriose peut se déclarer chez n’importe quelle femme réglée. Celles qui en sont atteintes rapportent souvent avoir eu des règles douloureuses à la puberté. Il se peut que le risque soit majoré chez les femmes qui ont subi une opération chirurgicale telle qu'une césarienne. Enfin, la génétique et l’épigénétique, ainsi que des facteurs hormonaux ou immunitaires, pourraient jouer un rôle.
Traitement de l’endométriose
Il s’agit en premier lieu d’apporter une réponse aux symptômes douloureux de l’endométriose. Habituellement, on prescrit des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), à prendre pendant les règles. Pour diminuer l’activité des foyers d’endométriose, des médicaments agissant spécifiquement sur la régulation des hormones (progestagènes, pilule contraceptive ou stérilets hormonaux) sont également utilisés.
Cette prise en charge médicamenteuse est souvent associée à un traitement chirurgical ; le choix de la stratégie thérapeutique dépend entre autres de la sévérité et de la localisation des douleurs, de l’âge de la patiente et de son éventuel désir d’enfant.
La chirurgie se fait par laparoscopie*Opération dont le but est d’observer la cavité abdominale et en particulier les ovaires, les trompes de Fallope et l’utérus. Elle implique de pratiquer plusieurs petites incisions au niveau de l’abdomen afin d’insérer une caméra et différents instruments (ciseaux, pinces…)., c’est-à-dire de manière mini-invasive. Associée à un traitement médicamenteux à long terme pour prévenir les récidives, elle donne de bons résultats.
Prévention de l’endométriose
Les symptômes de l’endométriose peuvent être globalement atténués en observant une bonne hygiène de vie, ce qui signifie :
- pratiquer une activité physique régulière,
- manger sainement,
- limiter sa consommation d’alcool,
- s’abstenir ou cesser de fumer.
Les bains chauds et les bouillottes sont susceptibles d’apporter un soulagement rapide. Utilisées en complément, les techniques de relaxation, l'hypnose, la physiothérapie du plancher pelvien, l’homéopathie et la médecine chinoise traditionnelle, notamment acupuncture, s’avèrent parfois profitables.
Plusieurs études font état d’un lien entre alimentation et degré de sévérité des symptômes de l’endométriose. Il s’agit de privilégier les fruits et les légumes frais, les viandes blanches et les céréales complètes, tout en limitant les viandes rouges et les produits laitiers.
Évolution et complications possibles
L'endométriose est souvent découverte fortuitement après plusieurs années de maladie. Il existe donc un risque de présence de lésions organiques au moment du diagnostic. La formation de kystes ovariens (endométriomes), en particulier, est susceptible d’entraver la fécondation, ce qui explique que l’on retrouve une endométriose chez 50 % des femmes qui consultent un médecin pour un problème d'infertilité. De fait, il s’agit de la première cause de d'infertilité féminine.
En principe, un suivi médical à long terme est nécessaire, car il existe un risque de récidive, même après une prise en charge efficace. Par ailleurs, le retentissement de l’endométriose sur le psychisme et la vie de couple justifie parfois le recours à un soutien psychothérapeutique. De nombreuses femmes se plaignent en effet que la maladie interfère négativement sur la communication avec leur partenaire.
À noter qu’après un traitement médical et chirurgical, 80 % des femmes qui n’arrivaient pas à concevoir un enfant en raison d’une endométriose ont pu vivre une grossesse dans l’année qui a suivi.
La prise en charge à l'Hôpital de La Tour
L’analyse de la description des symptômes (anamnèse) et l'examen gynécologique peuvent permettre de suspecter une endométriose, mais ne suffisent pas pour poser un diagnostic. En complément, une IRM (imagerie par résonance magnétique) peut permettre de détecter les kystes ou les autres lésions.
A l'Hôpital de La Tour
Les traitements de l'endométriose dépendent de la gravité de la maladie et des attentes et besoins de chaque patiente. L’Hôpital de La Tour offre une prise en charge multidisciplinaire et spécialisée de cette maladie grâce à un plateau technique complet et aux compétences nécessaires réunies sur son campus.
La chirurgie de l'endométriose est complexe et nécessite donc d'être effectuée par un chirurgien spécialiste de cette maladie afin de garantir les meilleures chances de réussite.
Médecin spécialisé dans le traitement chirurgical de l’endométriose à l'Hôpital de La Tour: PD Dr med. Jean-Marie Wenger
Quand contacter un médecin ?
Les symptômes sont multiples, tels que des douleurs, des troubles fonctionnels des organes voisins. Parfois, aucun signe n’est ressenti et la maladie reste "silencieuse". Au début de la maladie, les douleurs surviennent essentiellement :
- pendant les règles ou au moment de l'ovulation
- pendant ou après les rapports sexuels
- lors des mictions
- dans la région du sacrum, sous la forme d'une lombalgie profonde
- lors de la défécation pendant les règles
- lors de l'insertion d'un tampon.
Des coliques et des douleurs du bas centre diffuses sont aussi fréquentes. Puis, lorsque la maladie progresse, les douleurs surviennent de manière indépendante du cycle. Comme différents organes peuvent être atteints, les symptômes varient selon la localisation de la maladie et d'une femme à l'autre.
Dans les premiers temps, l’endométriose entraîne des troubles assez légers qui, au fil du temps, deviennent de plus en plus intenses, parfois même intolérables. Toutefois, il n’existe pas toujours de lien entre l’intensité des troubles et le degré de sévérité de la maladie. Quelques foyers d’endométriose peuvent parfois déjà occasionner de violentes douleurs.
Beaucoup de femmes présentent non seulement des douleurs au niveau des foyers actifs d’endométriose, mais aussi des manifestations non spécifiques qui peuvent largement affecter leur état de santé. Ces symptômes sont :
- sensation de malaise général
- douleurs abdominales diffuses
- sensation de pesanteur abdominale
- manque de dynamisme
- morosité
- fatigue chronique
- fluctuations de l'humeur