Les symptômes de la crise cardiaque
Les symptômes de l’infarctus peuvent varier, mais on retrouve en principe une douleur oppressante dans la poitrine, avec une sensation d’étau qui se resserre et/ou d’un écrasement de la poitrine. Souvent, les douleurs irradient dans la mâchoire, le cou, le bras gauche, les épaules, voire dans toute la cage thoracique et la partie supérieure de l’abdomen. Elles sont parfois accompagnées de sueurs froides, de difficultés respiratoires, de nausées ou de vomissements, de vertiges, d’un pouls irrégulier, d’une forte anxiété et d’une pâleur au visage.
Les symptômes de l’infarctus du myocarde chez la femme
Les femmes peuvent parfois présenter des symptômes différents, avec pour seuls signes de la crise cardiaque des difficultés à respirer, des nausées et des douleurs localisées dans la partie supérieure de l’abdomen.
À noter qu’un infarctus du myocarde arrive rarement sans signes avant-coureurs. Dans la plupart des cas, certains des symptômes cités ci-dessus, souvent moins intenses et survenant principalement à l’effort, se manifestent des jours, voire des semaines à l’avance. Ils ne doivent pas être pris à la légère et justifient un rendez-vous chez le médecin.
Causes de l’infarctus du myocarde
Une crise cardiaque traduit la présence d’une maladie coronarienne, c’est-à-dire d’une obstruction des artères*Une artère est un vaisseau sanguin qui conduit le sang du cœur aux autres tissus humains. qui irriguent le cœur (appelées artères coronaires*Ces artères recouvrent le muscle cardiaque (ou myocarde). Elles servent à irriguer le cœur avec du sang et donc à le nourrir.), avec pour conséquence un apport sanguin insuffisant vers le muscle cardiaque (myocarde*Le myocarde est le nom technique qui désigne le tissu musculaire du cœur. Cela vient du grec myo- pour muscle et carde pour cœur. La contraction rythmique du cœur est contrôlée par le système nerveux autonome. Les contractions ne dépendent donc pas d’un travail conscient de l’être humain.).
L’origine peut se trouver dans un excès de cholestérol*Le cholestérol est un type de graisse. qui s’accumule sur les parois intérieures des artères, formant avec le temps des dépôts qui s’incrustent en plaques (phénomène appelé athérosclérose). Ces plaques entraînent un rétrécissement du diamètre intérieur des artères. Si l’une de ces plaques se rompt, de petites cellules sanguines, les plaquettes, s’agglutinent et un caillot*Un caillot est une petite masse résultant de la coagulation du sang. Un caillot est aussi fréquemment appelé un thrombus. de sang apparaît alors. En quelques minutes seulement, il peut boucher complètement le vaisseau concerné. La partie du myocarde affectée n’est plus alimentée ni en sang ni en oxygène : c’est l’infarctus. La douleur à la poitrine traduit donc la mort du muscle cardiaque.
Les facteurs de risque
Nous ne sommes pas tous égaux face au risque d’infarctus ou de crise cardiaque. Un certain nombre de facteurs prédisposants (ou facteurs de risque cardio-vasculaires) ont été identifiés, parmi lesquels :
- le diabète*Le diabète est une maladie qui affecte la manière dont l’organisme régule le taux de sucre dans le sang. ;
- le tabagisme ;
- un taux de cholestérol au-dessus de 3 mmol/l
- une tension artérielle supérieure à 140 mm/Hg ;
- la présence d’un antécédent familial d’infarctus du myocarde ;
- un excès pondéral (IMC>25)
- un exercice physique faible ou nul ;
À noter qu’il existe un outil d’évaluation du risque d’infarctus du myocarde. Il est disponible en ligne sur le site du Groupe de travail Lipides et Athérosclérose (GSLA) de la Société Suisse de Cardiologie (SSC).
Traitements et évolution de l’infarctus du myocarde
Lors d’un infarctus du myocarde, la priorité est de désobstruer le vaisseau concerné afin d’éviter – ou à tout le moins de limiter – les lésions cardiaques. Il s’agit donc de rétablir aussi rapidement que possible l’irrigation sanguine du myocarde. Pour cela, les médecins vont administrer au patient des antiplaquettaires, qui vont dissoudre le caillot de sang, et pratiquer une angioplastie coronaire, une intervention qui consiste à dilater l’artère rétrécie au moyen d'une sonde munie à son extrémité d'un ballonnet gonflable. Ensuite, une endoprothèse vasculaire (stent*Le stent est un dispositif médical qui permet de maintenir ouvertes les artères.) est posée pour maintenir, comme un tuteur, l’ouverture de l’artère.
Rarement un pontage*Un pontage est une technique de chirurgie cardiaque qui permet de contourner un vaisseau sanguin obstrué en implantant un autre vaisseau sanguin. chirurgical s’impose lorsqu’une artère est rétrécie sur de longs segments ou si plusieurs artères sont atteintes. Il s’agit pour le chirurgien de compenser le rétrécissement de l’artère en la remplaçant par un segment intact d’une autre artère, prélevé au niveau de la jambe ou de l’artère mammaire.
Après sa sortie d’hôpital, le patient devra être suivi et continuer à prendre, normalement à vie, des médicaments antiplaquettaires pour prévenir la formation de caillots. Sa contribution personnelle à l’amélioration de son hygiène de vie est déterminante pour l’évolution de la maladie.
Complications possibles après une crise cardiaque
À tout moment, un infarctus peut déclencher un arrêt du cœur, par exemple en cas de troubles du rythme cardiaque (arythmie). C’est pourquoi la crise cardiaque est traitée comme une urgence vitale.
Après la sortie d’hôpital, le patient doit modifier son hygiène de vie afin de prévenir une récidive. Cela passe par la pratique d’une activité physique régulière et le suivi de son traitement.
Dans certains cas, l’infarctus du myocarde entraîne l’apparition de troubles anxieux et/ou d’une dépression qu’il faut également soigner.
Enfin, chez certains patients, l’infarctus peut être lié à une hypertension artérielle, une hyperlipidémie*L’hyperlipidémie est caractérisée par un taux anormalement élevé de graisses (lipides) dans le sang. et/ou un diabète*Le diabète est une maladie qui affecte la manière dont l’organisme régule le taux de sucre dans le sang., qui doivent être traitées par des traitements médicamenteux appropriés.
Prévention de l’infarctus du myocarde
L’importance de la prévention est aujourd’hui largement reconnue. Cette démarche implique immanquablement la pleine participation du patient. Les résultats sont bons, même lorsque ce dernier est âgé, que sa maladie est à un stade avancé et/ou qu’il a déjà fait un infarctus (récidive).
Les mesures de prévention qui ont fait leurs preuves sont :
- ne pas fumer ;
- manger de manière saine (privilégier une alimentation dite méditerranéenne) ;
- lutter contre l’excès de poids et le stress (savoir mettre des limites !) ;
- pratiquer une activité physique régulière (trente minutes par jour suffisent pour exercer un effet protecteur sur le système vasculaire) : marcher est un médicament ! ;
- contrôler régulièrement sa tension artérielle (l’hypertension augmente le risque d’infarctus du myocarde et est susceptible de faire l’objet d’un traitement médicamenteux) ;
- faire contrôler régulièrement ses taux de lipides sanguins (cholestérol et triglycérides) et son taux de sucre dans le sang (glycémie) ; là encore, des médicaments peuvent être indiqués.
Quand contacter le médecin ?
Certains signes préfigurent un infarctus du myocarde, surtout lorsqu’ils apparaissent chez un sujet en bonne santé :
- sensation de serrement dans le thorax et/ou difficultés à respirer lors d'un effort physique ;
- douleurs dans la poitrine irradiant vers le bras gauche, le dos, les omoplates ou le maxillaire inférieur ;
- brusques douleurs dans la partie supérieure de l'abdomen.
Ces manifestations doivent être prises au sérieux et constituent des informations utiles pour le médecin. En effet, dans de nombreux cas, l’infarctus est précédé de signes avant-coureurs plusieurs jours ou même plusieurs semaines à l’avance.
Prise en charge à l’Hôpital de la Tour
L’infarctus du myocarde aigu est confirmé par un électrocardiogramme (ECG) et des analyses sanguines.L’ECG permet d’enregistrer l’activité électrique du cœur à l’aide d’électrodes placées sur le thorax, les poignets et les chevilles. L’analyse sanguine sert à déterminer la présence d’un marqueur de l’infarctus dans le muscle cardiaque. Certaines protéines régulant la contraction du cœur, comme la troponine, passent en effet dans le sang lors d’une crise cardiaque. Un test de dosage hautement sensible et rapide est disponible depuis quelques années.
Le diagnostic définitif est apporté par les signes cliniques et le dosage des enzymes cardiaques. La coronographie, technique d’imagerie médicale utilisée pour visualiser les artères coronaires, permet de confirmer le diagnostic et d’appliquer un traitement.
Une fois le traitement effectué, le patient aura la possibilité de suivre le programme Cardio Tour. Il s'agit d'un programme de réadaptation cardio-vasculaire basé sur l'activité physique et dispensé sous contrôle médical par des physiothérapeutes spécialisés. D’une durée de 6 semaines, il a pour objectif d’améliorer la fonction cardiaque, prévenir une récidive, améliorer la qualité de vie à long terme, apprendre à gérer les facteurs de risques cardio-vasculaires, comprendre la prise en charge médicamenteuse et gérer les activités physiques au quotidien. Il est rattaché au service de cardiologie non-invasive de l’Hôpital de La Tour, sous la responsabilité du Dr med. Stéphane Zaza et du Dr med. Dominique Fournet et reconnu par la Société suisse de cardiologie.