Diagnostiquée principalement chez les personnes âgées de plus de 60 ans, la maladie affecte environ 10 millions de personnes dans le monde, dont 15 000 en Suisse. Bien que la maladie soit incurable, les progrès de la recherche et des traitements permettent aujourd'hui de mieux gérer les symptômes et d'améliorer la qualité de vie des patients.
Symptômes de la maladie de Parkinson
Les symptômes de la maladie de Parkinson évoluent lentement et sont variés. Ils se classent généralement en deux catégories : les symptômes moteurs et non moteurs.
Symptômes moteurs
Les signes moteurs les plus caractéristiques de la maladie de Parkinson sont :
- Tremblements : Ce symptôme touche environ 70 % des patients. Ils surviennent généralement au repos et affectent souvent les mains, mais peuvent aussi toucher les jambes et la mâchoire.
- Akinésie et bradykinésie : Il s'agit d'une lenteur dans l'initiation et l'exécution des mouvements volontaires. Les tâches quotidiennes comme s'habiller ou écrire deviennent difficiles.
- Rigidité musculaire : Les muscles deviennent raides et parfois douloureux, entraînant une gêne dans les mouvements.
- Instabilité posturale : Une perte de réflexes automatiques posturaux peut entraîner des chutes fréquentes, surtout dans les stades avancés.
Symptômes non moteurs
Les patients peuvent également souffrir de :
- Dépression et anxiété
- Troubles cognitifs (ex. : troubles de la mémoire, démence)
- Troubles du sommeil (insomnie, somnolence diurne excessive)
- Problèmes digestifs (constipation)
- Troubles de l'odorat et perte de la perception des odeurs
- Labilité de la tension artérielle
- Urgences mictionnelles, incontinence urinaire.
Causes de la maladie de Parkinson
Les causes exactes de la maladie de Parkinson restent incertaines, mais plusieurs facteurs sont impliqués.
Génétiques
Environ 5 % des cas de maladie de Parkinson sont d’origine génétique. Plusieurs mutations de gènes, tels que ceux impliqués dans la production et la régulation de l'α-synucléine, une protéine dont les agrégats anormaux sont retrouvés dans les cellules nerveuses des patients parkinsoniens, ont été identifiées.
Environnementaux
Des facteurs environnementaux, comme l'exposition à des pesticides et des herbicides, augmentent également le risque de développer la maladie. Les métaux lourds et certaines substances chimiques toxiques peuvent aussi jouer un rôle dans l'apparition des symptômes
Facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque de la maladie de Parkinson incluent :
- L’âge : La maladie affecte principalement les personnes de plus de 60 ans, bien qu'elle puisse survenir plus tôt dans des cas rares.
- Le sexe : Les hommes sont plus souvent touchés que les femmes.
- Les antécédents familiaux : Avoir un parent atteint augmente le risque, surtout dans les formes familiales de la maladie.
- L’exposition aux pesticides
Diagnostic de la maladie de Parkinson
Le diagnostic de la maladie de Parkinson repose principalement sur l'examen clinique et l'évaluation des symptômes moteurs. Aucun test sanguin ou imagerie cérébrale ne permet de confirmer la maladie avec certitude.
1. Examen clinique
Le neurologue évalue la présence des principaux symptômes moteurs, tels que la bradykinésie, la rigidité et les tremblements de repos. La réponse positive aux traitements dopaminergiques est un critère supplémentaire qui peut conforter le diagnostic.
2. Examens complémentaires par une imagerie cérébrale
Des examens d'imagerie, comme l'IRM ou le DaT-scan, peuvent être utilisés pour exclure d'autres pathologies. Cependant, ces examens ne permettent pas de diagnostiquer directement la maladie de Parkinson.
3. Démontrer la présence d’α-synucléine
L’accumulation anormale de dépôt d’α-synucléine est caractéristique de la maladie. Ceux-ci s'accumulent sous formes d’inclusions intra-neuronales, appelées « corps de Lewy » qui sont probablement responsables de la mort cellulaire. Des agrégats der cette protéine sont présents dans plusieurs organes chez les patients parkinsoniens. On peut les identifier par une biopsie de la peau ou des glandes salivaires et par une ponction lombaire, dans le liquide céphalorachidien. Ces analyses ne font pas encore partie de la pratique de routine à l’heure actuelle.
Les symptômes progressent et à un stade plus avancé, des fluctuations de l’état du patient s’installent. Il est alors recommandé de tenir un journal détaillé des symptômes sur la durée. Ces outils appelés « Carte perception symptomatique » ou « Surveillance parkinsonienne », permettent de documenter les manifestations et mieux adapter la thérapie.
Traitements de la maladie de Parkinson
Bien que la maladie de Parkinson ne puisse être guérie, plusieurs options thérapeutiques permettent de gérer efficacement les symptômes.
Traitements médicamenteux
Le traitement de première ligne est généralement la L-dopa (ou lévodopa), un précurseur de la dopamine, qui aide à compenser le déficit en dopamine dans le cerveau. La L-dopa est toujours associée à des molécules comme la carbidopa et le benserazid qui permettent de réduire les effets secondaires et d'améliorer l'efficacité de la L-dopa.
Les agonistes dopaminergiques imitent l'action de la dopamine dans le cerveau, tandis que les inhibiteurs de la MAO-B et de la COMT prolongent les effets de la lévodopa.
Le suivi de la prise des médicaments permet d’optimiser la thérapie médicamenteuse.
Traitement par perfusion dopaminergique continue
Au stade avancé, en cas de fluctuations importantes et handicapantes des symptômes, des thérapies par perfusion dopaminergique continue peuvent améliorer significativement la qualité de vie des patients. Les perfusions par pompe peuvent être utilisées chez des patients indépendamment de leur âge.
Stimulation cérébrale profonde
Pour les patients dont les symptômes ne sont plus bien contrôlés par les médicaments, la neuromodulation cérébrale profonde (Deep Brain Stimulation, « DBS ») est une option. Elle consiste en une intervention neurochirurgicale pour implanter des électrodes dans le cerveau qui vont moduler l'activité neuronale et améliorer la régulation des mouvements. Pour la stimulation cérébrale profonde, il y a des critères d’éligibilité et la limite d’âge est de 70 ans.
Traitements non médicamenteux
Des interventions non pharmacologiques telles que la physiothérapie, l'orthophonie et l'activité physique régulière sont essentielles pour maintenir la mobilité et la qualité de vie des patients. L’exercice physique, en particulier, aide à préserver la force musculaire, la souplesse et l’équilibre.
Evolutions et complications possibles
La maladie de Parkinson est une maladie progressive, dont l'évolution varie selon les individus. Les symptômes moteurs deviennent de plus en plus invalidants avec le temps, réduisant l'autonomie du patient. À un stade avancé, d’autres complications, telles que la démence, des troubles de l’équilibre et de la marche ainsi que les troubles de la déglutition peuvent devenir plus sévères et nécessiter une prise en charge spécialisée.
Prévention de la maladie de Parkinson
À ce jour, il n’existe pas de stratégie de prévention éprouvée pour la maladie de Parkinson. Certaines approches thérapeutiques explorent l’idée de ralentir la progression de la maladie à travers des traitements neuroprotecteurs. Enfin, certaines études suggèrent que l'exercice régulier et la consommation de caféine pourraient réduire le risque de développer la maladie.
Quand contacter le médecin ?
Il est essentiel de consulter un médecin dès l’apparition de symptômes moteurs inexpliqués, tels que des tremblements au repos ou des difficultés à marcher. Un diagnostic précoce permet de mieux gérer la maladie et d'améliorer la qualité de vie grâce à un traitement adapté.
La prise en charge à l’Hôpital de La Tour
À l’Hôpital de La Tour, la prise en charge des patients atteints de la maladie de Parkinson est multidisciplinaire. Elle inclut notamment la neurologie, la physiothérapie, la logopédie, l’urologie. Il y a des neurologues spécialisés dans la maladie de Parkinson au Centre de Neurologie. Des programmes de rééducation spécifiques sont disponibles pour aider les patients à maintenir leur autonomie le plus longtemps possible. Une thérapie orthophonique et une prise en charge des problème urologiques sont également disponibles.
FAQ sur la maladie de Parkinson
1. Quels sont les premiers symptômes de la maladie de Parkinson ?
Les premiers symptômes de la maladie de Parkinson incluent souvent des tremblements au repos, une lenteur des mouvements (bradykinésie) et une rigidité musculaire. Des symptômes non moteurs, tels que la perte de l'odorat et la constipation, peuvent également apparaître moteurs.
2. Comment diagnostiquer la maladie de Parkinson ?
Le diagnostic repose principalement sur un examen clinique réalisé par un neurologue, qui évalue la présence de symptômes moteurs tels que la bradykinésie, les tremblements et la rigidité musculaire. Des examens d’imagerie, comme l’IRM cérébrale et DaTSCAN, peuvent aider à confirmer le diagnostic.
3. Existe-t-il un traitement curatif pour la maladie de Parkinson ?
Non, il n’existe pas de traitement curatif pour la maladie de Parkinson à ce jour. Cependant, des traitements médicamenteux et des interventions chirurgicales, comme la stimulation cérébrale profonde, peuvent aider à gérer les symptômes et améliorer la qualité de vie.
4. Quelles sont les options chirurgicales pour traiter la maladie de Parkinson ?
La stimulation cérébrale profonde est une option chirurgicale courante chez les patients dont les symptômes ne sont plus bien contrôlés par les médicaments. Cette technique implique l'implantation d'électrodes dans le cerveau pour moduler l'activité neuronale.
5. Les patients atteints de Parkinson peuvent-ils continuer à travailler ?
Dans les premiers stades de la maladie, de nombreux patients peuvent continuer à travailler avec un aménagement de leur emploi du temps et de leurs tâches. Cependant, à mesure que la maladie progresse, des limitations physiques et cognitives peuvent rendre le maintien de l'emploi plus difficile.
6. Existe-t-il des mesures préventives contre la maladie de Parkinson ?
Bien que les causes exactes de la maladie de Parkinson restent inconnues, certaines études suggèrent que l'exercice régulier et la consommation de caféine pourraient réduire le risque de développer la maladie. Cependant, aucune méthode préventive formelle n'est reconnue à ce jour.
7. La maladie de Parkinson affecte-t-elle la fonction cognitive ?
Oui, à mesure que la maladie progresse, certains patients peuvent développer des troubles cognitifs, comme des difficultés de concentration, de mémoire, et dans les cas plus graves, une démence.