Une tarification innovante au service des patients
Ce projet ambitionne de mettre au point et d’évaluer des modèles de remboursement de soins qui encouragent les prestataires à fournir les soins offrant le meilleur résultat pour le patient et stimulent l’amélioration continue au sein des équipes médico-soignantes. Les modèles seront développés pour deux types d’interventions : la pose de la prothèse de hanche et le traitement du cancer localisé et non-métastasé de la prostate (prostatectomie et radiothérapie). Afin de mesurer la qualité des interventions, les partenaires du projet se baseront, entre autres, sur les données des questionnaires relatifs aux résultats de santé rapportés par les patients. Ce principe consiste à demander directement aux patients le ressenti sur leur état de santé et leur qualité de vie avant et après un traitement. L’efficience des soins fournis sera aussi évaluée sur le principe du rapport coût / bénéfice. Dans la mesure du possible, les données seront analysées tout au long du parcours de soins des patients car le résultat d’un traitement dépend de plusieurs prestataires ainsi que de leur coordination.
Récompenser la qualité et non plus la quantité
Le projet a été conçu en s’appuyant sur la démarche du Value-based healthcare. Le Value-based healthcare vise à fournir aux patients des soins de haute qualité et efficients. Une tarification qui récompense la qualité jugée sur le résultat médical - et non plus la quantité – permet de stimuler cette approche, basée sur la mesure systématique du résultat des soins et de son impact sur la qualité de vie du patient. Cet objectif de maximiser la qualité et l’efficience dans la fourniture des soins reflète parfaitement la raison d’être des critères d’efficacité, d’adéquation et d’économicité qui sont les piliers de notre système de santé.
« Avec ce projet pilote, nous voulons démontrer que la tarification basée sur la plus-value des soins est un des leviers pour encourager un résultat optimal pour le patient au centre de notre système de santé », résume Daniel Volken, directeur adjoint au Groupe Mutuel. Cette approche est aujourd’hui plébiscitée par de nombreux organismes, que ce soit les hôpitaux, les assureurs ou l’industrie pharmaceutique. L’Hôpital de la Tour et l’hôpital universitaire de Bâle collaborent déjà en ce sens avec respectivement Johnson & Johnson et Roche.
Un partenariat inédit avec des hôpitaux pionniers dans la mesure des résultats de santé
Le développement de modèles de tarification innovantes, qui place la qualité et le patient au centre, nécessitait de créer un partenariat inédit entre un assureur, le Groupe Mutuel, et des prestataires de soins, l’Hôpital universitaire de Bâle et l’Hôpital de La Tour. Les partenaires du projet pourront ainsi bénéficier de leur expertise respective pour évaluer le potentiel d’une tarification incitative. « Nous sommes convaincus que ce projet va permettre d’ancrer la démarche Value-based healthcare dans la pratique quotidienne », précise le Dr. Florian Rüter de l’hôpital universitaire de Bâle. Ce dernier est un pionnier dans la mesure des résultats des soins rapportés par le patient en Suisse. Depuis 2017, l’Hôpital universitaire récolte systématiquement les résultats rapportés par les patientes atteintes d’un cancer du sein et également pour 13 autres pathologies. L’Hôpital de La Tour mesure les résultats des soins chez les patients d’orthopédie ainsi qu’en oncologie. A Bâle comme à Meyrin, les données récoltées permettent aux médecins d’améliorer la qualité des traitements et de mieux communiquer avec leurs patients.
« Cette collaboration soutient notre stratégie de responsabilisation de l’hôpital sur le résultat médical au bénéfice des patients, l’excellence des soins et l’amélioration continue. Le VBHC nourrit les intérêts à long terme à la fois des patients à la recherche des meilleurs soins possibles et de notre système de santé en quête d’efficience.», conclut Rodolphe Eurin, Directeur de l’Hôpital de La Tour. Grâce au soutien de la Fondation Groupe Mutuel, le projet est également accompagné par la chaire ‘Health economics’ de l’Université de Bâle.