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La photobiomodulation, un usage médical éprouvé
L’exposition à certaines longueurs d’onde lumineuses pour stimuler des réponses biologiques, appelée photobiomodulation, n’est pas une idée récente. Cette technique a été scientifiquement reconnue dès 1903 avec l’obtention du prix Nobel de médecine pour des travaux sur la lumière et ses effets thérapeutiques. Utilisée d’abord par la NASA dans les années 1990 pour aider les astronautes à compenser le manque de lumière naturelle, elle a ensuite été intégrée dans le domaine médical. Aujourd’hui, elle est employée en radio-oncologie pour attémuer certains effets secondaires de la radiothérapie. Dr Ambroise Champion, spécialiste en radio-oncologie, explique : "En oncologie, la technique de photobiomodulation permet notamment de diminuer l’inflammation, d’atténuer les lésions ou les irritations cutanées, de favoriser la cicatrisation et d’avoir un effet antalgique."
L’Hôpital de La Tour intègre la photobiomodulation en oncologie pour atténuer les effets secondaires de la radiothérapie. Cette technique repose sur l’application d’un laser à faible intensité, stimulant la régénération cellulaire et réduisant la douleur. La photobiomodulation est particulièrement recommandée pour apaiser les irritations cutanées et traiter les lésions buccales fréquemment induites par les traitements des cancers du sein et de la sphère ORL. Indolore et sans contre-indications, elle s’emploie aussi bien en prévention qu’en complément des traitements afin d’améliorer la qualité de vie des patients.
Les masques LED, une efficacité discutable
Les masques LED promettent des résultats spectaculaires sur la peau en utilisant des lumières de différentes couleurs : le bleu contre l’acné, le rouge pour lutter contre le vieillissement cutané, le vert pour atténuer les cicatrices. Mais peut-on comparer ces appareils à un dispositif médical ? En milieu hospitalier, ces technologies sont hautement calibrées, respectant des normes strictes en termes de longueur d’onde et de puissance. À l’inverse, les versions vendues au grand public varient considérablement en qualité. Pour être efficace, la lumière doit pénétrer la peau avec une intensité suffisante, un paramètre rarement détaillé par les fabricants.
Des risques à considérer
Si l’inefficacité d’un masque LED bas de gamme semble être le principal inconvénient, il existe des risques plus préoccupants. Certains appareils pourraient émettre des longueurs d’onde non maîtrisées, voire des ultraviolets, connus pour favoriser le vieillissement cutané prématuré et le risque de cancers de la peau. L’absence de certification et de contrôle strict de ces dispositifs laisse planer un doute sur leur sécurité.
Le Dr Champion met en garde contre ces dérives : "Un appareil mal calibré peut transmettre des longueurs d’onde inadaptées, voire des ultraviolets nocifs. Il est donc crucial de s’assurer de la fiabilité du dispositif utilisé."
Conclusion : prudence à l’achat
L’engouement pour les masques LED repose en partie sur des bases scientifiques solides, mais leur application dans le domaine cosmétique demande encore des études approfondies. Si la photobiomodulation est une technologie prometteuse, son efficacité dépend de multiples facteurs, notamment la puissance et la précision des longueurs d’onde utilisées. En attendant une meilleure régulation du marché, il est recommandé d’être vigilant et d’opter pour des dispositifs certifiés.