Cette intolérance provoquée par une mutation génétique est très présente chez les adultes du pourtour méditerranéen mais également parmi les populations asiatiques et africaines.
L’intolérance au lactose ne doit pas être confondue avec l’allergie aux protéines de lait, qui reste rare et surtout présente chez les nourrissons.
Effectuer un diagnostic précis est indispensable car de nombreux patients pensent à tort être intolérants au lactose alors qu’ils souffrent de colopathie avec des symptômes comme des diarrhées ou des douleurs abdominales. Dans un premier temps, mettez en place une éviction des produits laitiers (lait, yaourt, fromage frais) avec une réintroduction quelques semaines plus tard. Si les symptômes réapparaissent, confirmez votre diagnostic par un test dit de l’hydrogène expiré.
En cas d’intolérance avérée, le traitement consiste à réduire le lactose de l’alimentation quotidienne. Le lactose est surtout présent dans le lait de mammifère (vache, brebis et chèvre) et certains produits laitiers peu fermentés : crème, crème acidulée, crème à café, kefir, fromage frais, séré, cottage-cheese, blanc-battu). Attention car l’industrie agroalimentaire utilise fréquemment le lactose dans toute sorte de produits (charcuterie, petits pains, tresses, condiments).
On estime que la majorité des personnes atteintes d’intolérance au lactose peuvent tolérer une prise de 10g de lactose répartie sur la journée (soit l’équivalent de 200 ml de lait).
Testez votre propre seuil de tolérance et évitez de supprimer complètement les produits laitiers car ils sont notre principale source de calcium. En choisissant des produits laitiers délactosés mais aussi des fromages à pâtes dures, du brie ou du camembert par exemple, qui ne contiennent que des traces de lactose, les personnes souffrant d’intolérance au lactose peuvent avoir un apport en calcium de qualité et une alimentation saine. Les eaux minérales riches en calcium sont un bon complément aux produits laitiers.
Afin de faciliter la tolérance au lactose, voici quelques suggestions :
- Éviter de consommer du lait à jeun et en trop grande quantité.
- Fractionner les prises de produits laitiers et consommer d’autres aliments en même temps.
- Incorporer le lait dans des préparations (purée, riz au lait, semoule au lait…).
- Privilégier la consommation de yaourts et de fromages affinés, qui contiennent naturellement moins de lactose grâce aux bactéries lactiques présentes dans les yaourts ainsi qu’à l’égouttage et à l’affinage de ces fromages.
- Consommer du lait délactosé plutôt que des laits végétaux souvent pauvres en calcium.
- Si les apports en lactose sont difficiles à maîtriser (repas au restaurant, invitations, vacances) vous pouvez utiliser des préparations pharmaceutiques à base de lactase.
Il est important de s’assurer tout au long de la vie d’apports en calcium optimaux, afin de contribuer à la croissance d’abord puis à la solidité osseuse. Si un risque de carence existe, parlez-en à votre médecin afin qu’il vous prescrive une supplémentation en calcium et vitamine D.
Raffi Maghdessian, Responsable du service nutrition